Tout est parti d’une descente de police, mercredi, dans une maison d’Awamiya, un village proche de Louxor. Les forces de sécurité voulaient y arrêter un jeune homme, suspecté d’avoir participé le 20 septembre à des manifestations anti-régime. Le jeune « suspect » n’étant pas là, la police a tenté, comme elle en a l’habitude, d’embarquer son jeune frère pour faire pression sur la famille. Cris, bousculade… Un officier a sorti son arme et tiré une balle dans la tête du frère, qui travaillait à l’hôpital de Louxor. Le lendemain, ses funérailles ont tourné en émeutes. Aux premiers slogans contre la police, les forces de sécurité ont répondu par des gaz incapacitants. Les villageois ont alors jeté tout ce qui leur tombait sous la main. Du classique dans l’Égypte de Sissi, où près de 500 manifestants sont allés rejoindre ces dernières semaines les 60 000 détenus politiques qui croupissent en prison. Embarrassées par la mauvaise publicité faite à son joyau touristique, les autorités ont suspendu le policier fautif. En attendant, les journalistes des derniers médias libres sont priés d’aller voir ailleurs. Basma Mostafa, n’a plus donné signe de vie à sa rédaction d’Al-Manassa, peu après avoir été contrôlé, samedi, par des policiers en civil. Son téléphone sonne depuis dans le vide.
Manifestation hier lundi en Egypte