L’Egypte a procédé à la libérations de quelques détenus, suivant les recommandations du Comité du pardon présidentiel qui a suggéré de réexaminer une liste de plus de 1.000 prisonniers politiques. La justice égyptienne a ainsi libéré Abdel Rahman Tarek, Kholoud Saeed et 9 autres détenus qui avaient été arrêtés arbitrairement depuis 2018. Ces libérations au compte-goutte et selon des critères qui restent à la discrétion de l’appareil sécuritaire, semblent liée au « dialogue national » promis par le président Abdel Fattah Al-Sissi. Elles semblent servir surtout à coopter certains opposants accommodants, pour mieux en exclure d’autres.

Le 9 mai, Tarek al Kholi, membre de la Commission des grâces présidentielles et député, avait déclaré que les «membres de groupes terroristes» ou les personnes impliquées dans des faits de violence ne pourraient pas bénéficier d’une grâce. Or, des milliers de personnes sont maintenues en détention provisoire de manière prolongée en Égypte après avoir fait l’objet d’accusations infondées d’«appartenance à un groupe terroriste». Youssef Mansour, par exemple, est un avocat spécialisé dans la défense des droits humains, détenu depuis le 24 mars sous cette accusation, uniquement en raison de propos critiques sur les réseaux sociaux. Des milliers d’autres personnes accusées de violences ont été emprisonnées à l’issue de procès de masse devant des tribunaux d’exception ou des tribunaux militaires.

Arrestation en Egypte (archive)