Mardi 8 septembre, le président équatorien Lenin Moreno a ordonné un couvre-feu nocturne autour des lieux de pouvoir suite à des émeutes massives à Quito. Les manifestant·e·s protestent contre la hausse massive du prix de l’essence décidée par le président en échange d’un prêt financier du FMI. La liberté de circulation a été restreinte entre 20h00 et 05h00 locales pour « les zones adjacentes aux bâtiments et aux installations stratégiques telles que les bâtiments qui abritent la puissance publique ». Face à l’ampleur de la mobilisation, Moreno avait déjà du déplacer lundi le siège du gouvernement dans la ville Guayaquil et avait proclamé l’état d’urgence pendant 60 jours pendant lesquelles les forces armées pourront réprimer le mouvement. Le couvre-feu s’étendra sur la même durée.
L’Équateur connaît depuis début octobre un mouvement social inédit depuis 2007, marqué par des blocages de routes et de puits pétroliers en Amazonie. Des manifestations, des émeutes et des grèves paralysent le pays. Ce mardi les affrontements ont continué dans la capitale et le Parlement a été brièvement envahi par les manifestant·e·s qui ont ensuite été repoussé·e·s par des policiers et des militaires. On compte 570 arrestations. Lundi, les manifestant·e·s avaient pénétré dans le bureau du contrôleur général et avaient incendiés plusieurs véhicules militaires. Des milliers de personnes continuaient d’affluer vers Quito pour participer mercredi à une grande manifestation aux côtés des syndicats.
Émeutes massives à Quito