Un calme précaire régnait jeudi à Kenosha où des policiers fédéraux et des soldats de la Garde nationale ont été dépêchés après des violences qui ont fait deux morts et un blessé grave suite à des tirs d’un jeune suprémaciste blanc. Pour rendre hommage à ces victimes, des centaines de personnes ont encore défié mercredi soir malgré le couvre-feu imposé par les autorités. La nuit a été plus agitée à Oakland, en Californie, où un tribunal a été pris pour cible, ou à Minneapolis, dans le Minnesota, où une vingtaine de commerces ont été pillés et vandalisés alors que circulait une rumeur de nouvelle bavure policière. 192 personnes ont été arrêtées.
A Minneapolis toujours, quatre hommes ont été inculpés par un grand jury pour leurs rôles présumés dans l’incendie du poste de police du troisième quartier de la police le 28 mai. Des actes d’accusation ont été émis contre Dylan Shakespeare Robinson, 22 ans; Davon De-Andre Turner, 24 ans; Bryce Michael Williams, 26 ans; et Branden Michael Wolfe, 23 ans. Les quatre hommes sont originaires du Minnesota, et chacun est accusé d’un chef de complot en vue de commettre un incendie criminel.
Quand à Jacob Blake, ce père de famille de 29 ans qui a été touché, dimanche à Kenosha, de plusieurs balles dans le dos tirées à bout portant par un policier blanc, il restera paralysé. L’auteur des tirs, l’agent Rusten Sheskey, a été mis à pied, mais n’a pas été arrêté ni inculpé. La justice fédérale a toutefois annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête en parallèle de celle menée par la justice locale. Le crime a suscité une onde de choc et une mobilisation sans précédent des sportifs américains, enclenchée par l’équipe de basket-ball des Milwaukee Bucks. Ses joueurs ont boycotté un match et contraint la NBA à reporter plusieurs autres rencontres. Assez pour que le président Donald Trump accuse la NBA d’être une « organisation politique » et de moquer leurs « très mauvaises » audiences.
La Garde nationale a été déployée à Minneapolis