Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur, fixe, pour les années 2023 à 2027, les grands axes d’évolution des forces de sécurité, ainsi que leurs budgets. Au total, une augmentation de 15 milliards d’euros du budget du ministère est programmée. Près de la moitié du budget est consacrée à la « révolution numérique » du ministère et à la modernisation des moyens de lutte contre la cybercriminalité. Parmi les projets annoncés, figurent de nouveaux outils numériques pour les forces de l’ordre (caméras-piétons et embarquées, postes mobiles…) ou encore une agence du numérique des forces de sécurité. Une ordonnance est prévue pour le déploiement du projet « réseau radio du futur ». En matière de cybersécurité, les crédits permettront de créer une école de formation cyber au sein du ministère. De plus, 1 500 cyber-patrouilleurs seront déployés. Le projet de loi renforce la filière investigation en simplifiant la procédure pénale : tous les nouveaux policiers et gendarmes seront formés aux fonctions d’officier de police judiciaire (OPJ), des assistants d’enquête sont créés.

Avec une hausse de près de 22% de son budget en 5 ans, le ministère de l’intérieur a aussi pour objectisf (entre autres) de :
– doubler la présence des forces de l’ordre sur le terrain d’ici 2030, via notamment la suppression de missions périphériques (comme le transfert de détenus) ou la simplification des procédures ;
– mettre en place 200 nouvelles brigades de gendarmerie (fixes et mobiles) en zone rurale ou périurbaine ;
– tripler les crédits du fonds interministériel dédiés à la vidéo-protection pour aider les communes à installer des caméras ;
– doter de nouveaux matériels (véhicules, armements…) les forces de l’ordre et renforcer leur formation (doublement du temps de formation, nouvelle Académie de police…) ;
– constituer 11 nouvelles unités de forces mobiles (UFM) spécialisées.
Sur le projet de loi lui-même, plusieurs amendements ont été adoptés afin de durcir les peines sanctionnant les refus d’obtempérer, les rodéos urbains et les violences contres les élus. Un vote solennel sur l’ensemble du texte doit avoir lieu le 18 octobre 2022.