Lundi dernier, au cours d’une assemblée générale pour sensibiliser leurs camarades à leurs revendications syndicales, 21 étudiants grévistes de l’Université Omar Bongo de Libreville ont été interpellés par la gendarmerie. Refusant de mettre un terme à leur réunion, ils ont préféré se constituer prisonniers plutôt que de renoncer à leur mouvement. Embarqués au siège de la Direction générale des recherches, un service de la gendarmerie, les jeunes sont, depuis, détenus dans une étroite et sombre cellule en attendant d’être présentés au procureur. Ils ont entamés une grève de la faim. Deux d’entre eux ont été libérés. Profitant de leur incurie, ils ont réussi à faire sortir une vidéo et des photos de leurs conditions de détention sordides, et ils auraient été torturés par les gendarmes à la suite de la diffusion de ces images qui ont fait le tour du net.

À l’origine de la révolte étudiante, une réforme du système universitaire votée en 2010 mais que beaucoup n’acceptent pas. Les étudiants en grève demandent, notamment, la suppression de la limitation d’âge pour l’accès aux bourses et une harmonisation du système Licence-master-doctorat. Depuis janvier, de nombreux accrochages entre jeunes grévistes et forces de l’ordre ont éclaté, si bien qu’à la demande du recteur, des unités anti-émeutes ont été déployées à l’intérieur du campus.

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