Samedi soir, le président Lasso a mis fin à l’état d’urgence déclaré il y a huit jours dans six des 24 provinces du pays, les plus touchées par les manifestations. Ce couvre-feu prévoyait la mobilisation de l’armée et un couvre-feu nocturne de sept heures pour trois provinces, notamment Pichincha, dont la capitale est Quito. Près de 14 000 manifestants indigènes sont mobilisés dans tout le pays pour protester contre la hausse du coût de la vie et exiger notamment une baisse des prix des carburants. Les affrontements ont fait six morts et des dizaines de blessés. Quito est en grande partie paralysée et ses accès bloqués par de nombreux barrages routiers. Les manifestants ont tenté à deux reprises, jeudi et vendredi, de pénétrer dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, d’où ils ont été repoussés par les forces de l’ordre.

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La police équatorienne a arrêté Leonidas Iza à Pastocalle, à une vingtaine de kilomètres au sud de Quito, un des points chauds des protestations du mouvement indigène. L’arrestation a eu lie mardi, au deuxième jour consécutif de manifestations, pour l’essentiel des barrages et barricades de fortune sur les routes, dans au moins onze des 24 provinces du pays. Quatre policiers à Quito et un procureur dans la province de Cotopaxi ont été temporairement détenus par les manifestants. Leonidas Iza, un ingénieur agronome de 39 ans, est le président de la très puissante Confédération des nationalités indigènes de l’Equateur (Conaie), la plus grande organisation de peuples indigènes, à l’origine de protestations populaires depuis plusieurs semaines. La Conaie proteste contre la hausse des prix des carburants mais aussi contre le manque d’emplois, pour un contrôle des prix des produits agricoles, et contre l’octroi de concessions minières dans les territoires autochtones. Elle exige une renégociation des dettes des paysans auprès des banques et un moratoire d’un an sur leur remboursement. L’arrestation a provoqué un regain d’activité des manifestants.