La veille d’un meeting public prévu les 6 et 7 janvier dernier durant lequel devaient être évoquées les préoccupations des indigènes adivasis du Dantewada et du Chattisgarh, la police a déchaîné une campagne répressive afin d’intimider et de rendre muets les témoins adivasis ainsi que les journalistes, les étudiants et les activistes qui venaient y assister.
L’ashram où devait avoir lieu la rencontre a été encerclée par la police armée et les Officiers de la Police Spéciale. Deux journalistes, un étudiant en droit, un autre en sciences sociales ainsi qu’un volontaire ont été empêchés par la force de s’en aller et ont été assigné, virtuellement, à résidence pendant plusieurs heures. Ils ont été agressés et leurs appareils photos ont été saisis. Sous la pression publique, l’administration les a relâchés avant qu’ils ne soient placés en détention au commissariat, accusés à tort d’avoir violenté des journalistes. Ils ont néanmoins été remis en liberté. Le 5 janvier, une trentaine d’adiviasis qui se rendaient au meeting ont été pris par la police et emmené dans un lieu inconnu. L’administration a même adopté une politique répressive sans précédent et une tactique violente vis à vis d’éminents activistes, journalistes et citoyens engagés afin d’empêcher la tenue du meeting et étouffer ce qui se passe dans la région depuis deux ans.
Cela fait maintenant plus d’un an que ces volontaires et activistes qui oeuvrent pour les droits du peuple sont victimes de cette vague d’intimidation et de harcèlement, malgré le fait qu’ils se soient positionnés contre la guérilla maoïste. Leurs seules revendications consistent à ce que les droits humains soient rétablis dans la région, que les journalistes soient libres d’y accéder pour raconter ce qui s’y passe et que la société civile puisse s’y réunir. Ils demandent également que les abus de pouvoirs de l’Etat (notamment via l’opération de contre-guérilla Green Hunt) cessent.