Ce dimanche 19 janvier à Bagdad et dans plusieurs villes du sud de l’Irak, de nouvelles manifestations ont éclaté. Une dizaine de personnes, dont des policiers ont été blessés dans les affrontements. Les protestataires demandent le renouvellement d’une classe politique corrompue et menacent d’intensifier encore leur mouvement si leurs revendications n’aboutissent pas. Ce mouvement de contestation inédit en Irak avait été éclipsé ces dernières semaines par la flambée des tensions entre l’Iran et les États-Unis, les deux principaux parrains du pouvoir à Bagdad. Des rassemblements ont aussi eu lieu dans les villes de Diwaniya, Kout, Amara, dans le sud du pays, où la plupart des bureaux gouvernementaux, des écoles et des universités sont fermés depuis des mois. Dans la ville sainte de Najaf, au sud de Bagdad, des jeunes arborant des drapeaux irakiens ont brûlé des pneus et entamé un sit-in sur une route principale menant à la capitale. Plus au sud, à Bassora, les étudiants ont participé à un mouvement de grève. Depuis octobre, la contestation a été émaillée par des violences et réprimée par les forces de l’ordre. Il y a eu environ 460 morts – quasiment tous des manifestants – et plus de 25 000 blessés. Si les violences ont légèrement diminué lors des manifestations, les militants disent être confrontés à une vaste campagne d’intimidation, d’assassinats et d’enlèvements.