En dépit des manifestations de plusieurs dizaines de milliers de personnes et la mobilisation depuis des mois d’étudiants, de juristes, de femmes, d’élus et d’universitaires, les députés ont voté ce jeudi le texte sur la sécurité du pays, autorisant le déploiement de soldats japonais à l’extérieur des frontières. Le gouvernement a fait passer en hâte deux textes pour faciliter l’envoi de forces d’autodéfense à l’étranger et venir en aide à ses alliés au nom du principe de «l’autodéfense collective».
Une majorité de Japonais est très attachée au respect de l’article 9, pierre angulaire de la Constitution imposée par les Etats-Unis en 1946, qui stipule que le «peuple japonais renonce à jamais à la guerre […] ou à l’emploi de la force comme instrument pour résoudre les conflits internationaux» et consacre l’abandon de «forces terrestres, navales et aériennes». Ces Japonais, qui fustigent une «législation de guerre», redoutent que leur pays soit entraîné dans un conflit malgré lui. Quelque 60.000 personnes avaient participé à une manifestation devant le parlement mercredi soir et des échauffourées avaient éclaté.
Manifestation à Tokyo contre la «législation de guerre»