Située aux portes du désert, Zagora, localité de plus de 30.000 habitants, se trouve à près de 700 km de Rabat, par-delà les massifs de l’Atlas. Dès le début de l’été, des familles restent plusieurs jours sans eau du robinet, d’autres n’y ont droit que quelques heures par jour. Cette eau est en plus imbuvable, alors les gens achètent de l’eau potable vendue dans des bidons. Les habitants de Zagora ont organisé ces derniers mois plusieurs manifestations pacifiques, d’abord tolérées par les autorités. Mais, le 24 septembre, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser une marche et ont interpellé sept personnes, poursuivies pour « participation à une manifestation non autorisée ». Le 8 octobre, lors d’une nouvelle marche, la police a quadrillé la ville et utilisé la force, interpellant 21 personnes, poursuivies pour les mêmes chefs d’accusation, alors que des heurts ont opposé des jeunes manifestants aux policiers.
Le verdict est tombé cette semaine à propos des poursuites lancées à l’encontre de 7 manifestants du ‘Hirak de la soif’ à Zagora. La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouarzazate a condamné à un an de prison, dont 3 mois sans sursis, un manifestant pour participation à une manifestation non autorisée et jets de pierre sur les forces de l’ordre. Le juge de la Cour d’appel a également condamné quatre autres manifestants à deux mois de prison fermes chacun, et une amende de 500 dirhams. Le tribunal a par ailleurs innocenté deux mineurs des accusations formulées auparavant par le parquet général.
Manifestation pour l’eau à Zagora