Le 16 août dernier, des centaines de soldats israéliens ont fondu sur Al-Fawwar – un camp de réfugiés pauvres, le plus au sud de la Cisjordanie (voir notre article). L’opération a été l’occasion de nouvelles exactions commises de sang froid. L’homme sur la vidéo, Mohammed Amassi est le fils aîné du boulanger du camp. Leur boulangerie familiale est la plus ancienne d’Al-Fawwar, elle date de la fondation du camp de réfugiés au début des années 1950. Mohammed a étudié l’aménagement intérieur de maison, mais s’est fait boulanger, pour répondre aux besoins de sa famille. Il travaille en deux équipes chaque jour, le matin et l’après-midi, sept jours par semaine. Il n’a jamais été arrêté ni même interrogé par les autorités israéliennes.
Comme tout le reste du camp, Amassi était sur sa terrasse observer l’opération israélienne. Tout est calme car dans cette partie du camp il n’y a pas d’affrontements. Vers 9 h du matin, il en train de parler aux journalistes sur la terrasse d’à côté quand il entend un soldat l’interpeller en arabe d’une terrasse voisine : « Où veux-tu la recevoir ? », autrement dit : dans quelle partie de ton corps veux-tu être touché par ma balle ? Et le soldat tire. La première balle de petit calibre le touche Amassi à la jambe gauche, la deuxième pénètre entre la hanche et sa cuisse gauche, et la troisième lui fracasse la jambe droite. Quand il lève les mains et crie : « Assez, assez », le soldat une fois encore, et la dernière balle transperce la main levée.