Plusieurs des milliers de photos livrées par le photographe légiste de la police militaire syrienne, qui a fait défection en 2013, ont été authentifiées par les familles des prisonniers politiques qui ont reconnues leurs proches parmi ces victimes, morts de faim, de maladie ou des suites de tortures. Parmi les prisonniers assassinés, des étudiants ayant participé aux manifestations de contestation du régime, manifestation dont la répression sanglante a provoqué la guerre civile.
Les prisonniers ont été affamés, battus et torturés d’une manière systématique et sur une échelle massive. Sur les 53.000 photos, une partie représente des soldats morts au combat et une autre fixe des scènes d’attaque rebelle. La plus grosse partie du stock, soit 28.000 photos, correspond à des gens morts dans les centres de détention des services de sécurité. Ces cadavres se distinguent par trois chiffres tracés sur la clavicule ou sur un bout de carton accolé au corps. Ils indiquent la branche des services de sécurité qui les a arrêtés, leur numéro en tant que détenu et leur numéro de décès. Chaque corps ayant été photographié à plusieurs reprises, les 28 000 clichés de morts en détention correspondent à 6 700 individus différents, dont 100 enfants.
Dépouilles de prisonniers politiques syriens