Mardi 18 février, dans l’après-midi, un tribunal de Silivri, près d’Istanbul, a acquitté neuf personnes, dont l’homme d’affaire et mécène Osman Kavala, qui étaient accusées de « tentative de renversement du gouvernement » pour avoir soutenu des manifestations antigouvernementales, en 2013, connues sous le nom de « mouvement de Gezi ». Parmi les neuf prévenus, le mécène turc était le seul à avoir été détenu pendant plus de deux ans. Et pour cette accusation, Osman Kavala, connu pour sa défense des monuments historiques et sa promotion du dialogue avec les Arméniens et les Kurdes, risquait la prison à vie. Mais estimant qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes dans ce dossier, le juge l’a acquitté. Le soulagement a été de courte durée. Les responsables du parti au pouvoir ont tweeté leur désapprobation et à la tombée de la nuit, Osman Kavala, a de nouveau été arrêté.  Le bureau du procureur général d’Istanbul a émis un nouveau mandat d’arrêt contre lui, cette fois dans le cadre de l’enquête liée à la tentative de putsch de 2016. Osman Kavala, de fait, était attendu à sa sortie de prison par des enquêteurs. Emmené au siège de la police antiterroriste à Istanbul, il a été placé en garde à vue. De plus, une enquête a été ouverte sur le lien supposé avec les Gülenistes des trois magistrats qui ont prononcé l’acquittement de Kavala…

A une conférence de presse des avocats d'Osman Kavala (2018)

A woman passes in front of a screen featuring jailed businessman and philanthropist Osman Kavala during a press conference of his lawyers on October 31, 2018. – Osman Kavala was arrested a year ago by Turkish authorities and has still to be charged with an offence. (Photo by OZAN KOSE / AFP)