La police turque a de nouveau empêché la veillée hebdomadaire des mères du samedi à Istanbul et arrêté dix-sept personnes, principalement des parents de militants disparus mais aussi la coprésidente de l’Association des droits de l’homme (IHD), Eren Keskin, et le porte-parole de la Commission pénitentiaire de l’IHD, Nuray Çevirmen. La place Galatasaray, où devait avoir lieu le sit-in des Mères du samedi, avait été bouclée par des barrières policières depuis le petit matin. La police anti-émeute déployée avec un important contingent a empêché le groupe de s’approcher de la place. La place Galatasaray est considérée comme un lieu symbolique de la lutte pour les droits de l’homme en Turquie. Les parents des disparus avaient annoncé qu’ils iraient déposer des œillets rouges à cet endroit symbolique et nous souvenir de nos proches qui ont disparu en détention. On estime que plus de 17 000 personnes « disparues » ont été enlevées, torturées et assassinées par des escadrons de la mort dans les années ’80 et ’90. En 1995, des femmes d’Istanbul sont descendues dans la rue pour la première fois pour attirer l’attention sur des proches arrêtés puis portés disparus. Depuis une attaque contre les mères du samedi ordonnée par le ministère de l’Intérieur il y a cinq ans, la place Galatasaray est une zone interdite aux mères du samedi.