La municipalité d’Atlanta souhaite construire un centre de formation pour les policiers, surnommé « Cop city », avec d’importantes infrastructures sur plus de 34 hectares et un coût de 90 millions de dollars (84 millions d’euros). Le complexe doit être bâti sur une des plus grandes forêts d’Atlanta, propriété de la ville, dans un quartier pauvre, majoritairement habitée par des Afro-Américains. Les opposants y dénoncent à la fois le renforcement des moyens de la police, qu’ils jugent raciste, et la destruction de l’espace naturel (voir nos articles sur cette lutte). En janvier dernier, une partie de la forêt était occupée par une ZAD. Lors d’une opération des autorités pour la déloger, un opposant a été tué par balles par un policier (voir notre article).

Lundi 6 novembre, 61 personnes inculpées ont été convoquées devant la justice. Elles sont accusées d’avoir participé à des actions contre le projet  « Cop City ». Parmi les 61 personnes accusées, 57 se sont présentées au tribunal dans le cadre d’une étape de la procédure judiciaire. Le document de mise en accusation évoque des heurts avec les forces de l’ordre et l’usage de cocktails Molotov. Certains sont également accusés de blanchiment d’argent et de « terrorisme ». Le regroupement d’autant de personnes dans une seule affaire est permis par une loi antimafia de l’État de Géorgie, la loi Rico. Elle prévoit des peines pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison. Y avoir recours — avec d’autres lois contre le terrorisme — avait été immédiatement dénoncé par des organisations de défense des droits humains.