Samedi 13 décembre, le Secours Rouge Toulouse organisait une ACAB Party à la Chapelle. L’annonce de son organisation a provoqué de vives réactions de la part du maire de la ville, Jean-Luc Moudenc, qui a lancé une série d’attaques durant une semaine accompagnée et soutenue par une partie de la fachosphere et des médias de Bolloré. Le jour J, un important dispositif policier était déployé aux abords du lieu pour procéder à des contrôles d’identités, faire des provocations et intimider les participant·es.

En dépit de ce contexte, des centaines de personnes ont participé dès 13h12 à l’événement. La salle était pleine à craquer devant la projection du film « Sainte-Soline, autopsie d’un carnage », (contre)récit de la répression de la mobilisation contre les mégabassines, suivie d’une table ronde intitulée « Racisme et violences d’État » en présence de Toulouse Anti CRA et Fatou Dieng du Réseau d’entraide Vérité et Justice. Nous avons dû sonoriser l’extérieur du lieu pour permettre à toustes de profiter de leurs analyses et de leurs expériences face au déchaînement de la violence de l’État et aux résistances pour y faire face.

Alors que l’événement battait son plein, un arrêté municipal d’interdiction a été annoncé sur les réseaux sociaux puis notifié par la police aux alentours de 18h. Respectant l’accord que nous avions avec le lieu et prenant la décision conjointement, nous avons interrompu la dernière conférence qui se tenait avec la militante abolitionniste pénale et sociologue Gwenola Ricordeau, puis fait évacuer le lieu.

Cette décision est la conséquence de deux contextes qui s’entrechoquent. D’abord, la bourgeoisie et ses relais ne supportent pas de voir être remis en cause la police, l’Etat et leur système, surtout quand l’initiative rassemble aussi largement des centaines de personnes aux parcours différents. Par ailleurs, la mairie a réprimé la soirée afin de poursuivre son offensive contre La Chapelle, lieu historique toulousain, visant à remettre en cause la promesse de vente du bâtiment et même de son bail emphytéotique à en croire leurs récentes déclarations.

Cette censure orchestrée par le maire de la ville n’est qu’une énième démonstration de la radicalisation autoritaire en cours et témoigne de leur fébrilité dès qu’une alternative et une contestation de leur système commencent à émerger.

Face à cette situation, le Secours Rouge Toulouse continuera le travail qu’il a engagé depuis plusieurs années en participant au renforcement de la gauche révolutionnaire face à la répression et à la contre-révolution préventive.

Une fois de plus, merci aux personnes qui ont contribué au marché de l’acaberie, aux organisations qui sont venues tenir des tables de presse, aux intervenant·es et bien-sûr toutes les personnes qui ont fait le déplacement ainsi que toustes les volontaires, collectifs, organisations qui ont donné un coup de main ! Plus que jamais, la solidarité est notre arme !