Bien que Rozerin Kalkan ait purgé sa peine depuis 20 mois, cette prisonnière politique kurde reste incarcérée en Turquie, sa libération ayant été à plusieurs reprises reportée par une commission pénitentiaire sur des motifs politiques, notamment l’« absence de remords », sa participation à des grèves de la faim et des lettres prétendument compromettantes qu’elle n’a jamais reçues. Arrêtée en 2016 à l’âge de 19 ans, elle a été condamnée à plus de dix ans de prison et elle est détenue aujourd’hui à la prison de haute sécurité de Şakran. Ce cas illustre une pratique plus large : depuis 2021, environ 4 000 libérations anticipées de prisonniers politiques, majoritairement kurdes, ont été refusées ou retardées par ces commissions.