À quelques jours de la fête du sacrifice, les autorités algériennes ont décidé la libération de 101 détenus incarcérés après la vague d’arrestations qui a frappé les manifestants du mouvement de contestation du Hirak. Le président Tebboune a décrété une grâce au profit de 30 détenus condamnés définitivement dans des affaires d’attroupement et de trouble à l’ordre public. Il a décrété également des mesures de clémence complémentaires en faveur de 71 jeunes détenus condamnés pour les mêmes actes qui seront relâchés dès ce mercredi soir. Le 4 juillet dernier, le président avait déjà décidé la libération de jeunes détenus du Hirak, une grâce traditionnelle à la veille de la célébration de l’anniversaire de l’indépendance. Avant l’annonce de ces libérations, plus de 300 personnes étaient en prison en raison du Hirak.
Depuis le début du mouvement de contestation le 22 février 2019, et sans doute en réponse aux dénonciation de la corruption par les manifestations de masse, le régime a procédé à une vague inédite d’arrestations d’hommes politiques et d’hommes d’affaires accusés pour la plupart de corruption et de détournement de biens publics. Deux anciens premiers ministres, plusieurs ministres, députés et hommes d’affaires sont détenus pour corruption et détournement d’argent public. En plus de dizaines d’officiers dont 30 généraux de l’armée algérienne qui occupaient de hautes fonctions comme l’ex-secrétaire général du ministère de la Défense, ou l’ex-patron de la Sécurité intérieure, sont en prison actuellement pour enrichissement illicite et abus de fonction.