En mai 2022, un homme de 29 ans est attaché les mains dans le dos sur une chaise dans un commissariat du centre-ville de Liège. Des insultes sont échangées entre l’homme et les policiers qui surenchérissent. Un policier coince la gorge de l’homme, pour le maintenir contre le mur, pendant qu’un autre le frappe avec une radio, ce qui provoque immédiatement une plaie ouverte. Plus tard, un autre policier, le maintenant au sol assis sur lui à califourchon et lui assène des gifles. Pendant ce temps, les policièr·es présent·es humilient le jeune homme qui serait en situation d’handicap, en le traitant de « mongol », « cas social », « poisson rouge », « peine perdue ». Une autre policière, qui venait de terminer son service, dit qu’il a été « fini à la pisse ». Dans un autre moment de la vidéo, on entend la victime dire à un des policiers « Tu m’as mis une patate dans la gueule ! ». « Une patate ? » répond celui qui l’aurait frappé. Un collègue répond « Moi j’ai rien vu. »
Si cette scène n’a rien d’extraordinaire dans les pratiques policières, ce qui change la donne, c’est qu’un des agents a involontairement allumé la bodycam lors des brutalités, mettant alors des images sur les exactions, images qui manquent toujours lors des violences policières dans les commissariats (celles des systèmes de surveillance se révèlent régulièrement a posteriori « défectueuses »). C’est alors que le Tribunal Correctionnel de Liège jugeait la victime pour des faits de rébellions, de dégradation de matériel et de coups à agents, que les images prises par la bodycam involontairement enclenchée ont révélé les violences policières. Aucun des coups, ni des insultes proférées par les agent·es n’avaient été indiquées dans le PV de l’interpellation. Celui-ci soulignait seulement les faits de rébellions, dans lesquels les policiers affirmaient avoir été frappés et insultés.
Les faits se sont produits au commissariat «Wallonie» de la police de Liège