En Belgique, l’usage des dispositifs de vidéosurveillance a fortement augmenté ces dernières années : 95 % des communes wallonnes et bruxelloises sont désormais équipées, et plus de 544 000 caméras privées sont enregistrées au niveau national. Une enquête menée par Technopolice Bruxelles, la Ligue des droits humains et plusieurs médias souligne que cette expansion, particulièrement marquée dans les zones densément peuplées et les quartiers populaires, repose sur des choix politiques et une volonté de contrôle de l’espace public plutôt que sur des preuves d’efficacité, la recherche scientifique étant largement unanime sur leur faible impact en matière de prévention et de résolution des délits. Les auteurs relèvent aussi l’ampleur des données générées par ces dispositifs et l’usage croissant de technologies d’analyse vidéo, dont des logiciels israéliens comme BriefCam, alors même que la Belgique ne dispose pas d’un cadre légal concernant la reconnaissance faciale, que certaines autorités souhaitent introduire.
