Plusieurs corps policiers canadiens ont admis ces derniers jours avoir utilisé la technologie de reconnaissance faciale développée par Clearview. Cette technologie développée par une entreprise états-unienne permet de comparer des photos de suspects à une banque d’images contenant plus de 3 milliards de photos. Pour constituer une telle base de donnée, Clearview AI a copié sans autorisation des images privées de millions d’utilisateurs de Facebook, Twitter, YouTube et de plusieurs autres réseaux sociaux (voir notre article). Le Service de police de la Ville de Montréal refuse de confirmer ou d’infirmer s’il en a déjà fait l’utilisation. La police de Toronto et celle d’Ottawa ont admis avoir testé le logiciel. Le chef de police de Toronto, dont le service avait d’abord démenti en faire l’usage, a exigé que cette pratique cesse immédiatement. La Sûreté du Québec, qui a lancé un appel d’offres pour acquérir un logiciel de reconnaissance faciale qui sera en fonction « au plus tard le 30 novembre 2020, prétend n’avoir jamais utilisé Clearview. Le corps policier provincial prétend également ne pas avoir utilisé l’outil.
L’entreprise prend également plusieurs initiatives agressive afin de gagner des parts de marché. Lorsque des corps policiers publient des photos de suspects recherchés, Clearview AI cherche une correspondance grâce à son logiciel, et si elle en trouve une, informe le corps policier du résultat même si ce dernier n’a jamais sollicité ses services. L’entreprise fournit aussi des accès gratuits temporaires à des policiers afin de les convaincre de la puissance du logiciel. L’entreprise a aussi affirmé avoir offert ses services à des institutions financières, sans toutefois donner plus de détail.