Un Palestinien a été tué vendredi par des tirs israéliens lors de manifestations et de heurts près de la barrière de sécurité isolant la bande de Gaza. Karam Fayyad, 26 ans, a été tué à l’est de la ville de Khan Younès, a indiqué le porte-parole du ministère, Achraf al-Qodra. Huit Palestiniens ont été blessés lors des affrontements. Environ 5.000 Palestiniens ont manifesté en différents points de la barrière en lançant des projectiles divers en direction des soldats. Depuis le 30 mars et le début de la mobilisation appelée « Marche du retour », au moins 240 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens.

Manifestants à la frontière de Gaza

Manifestants à la frontière de Gaza

Le réseau Samidoun, qui organise la solidarité avec les prisonniers palestiniens, appelle à une semaine internationale d’action pour la libération de Ahmad Sa’adat du 15 au 22 janvier 2019. Ahmad Sa’adat est le secrétaire général du FPLP et a été arrêté il y a 17 ans. Il a durant son enfermement été condamné à une peine de 30 ans de prison. Pour marquer le dixième anniversaire de cette condamnation, le réseau Samidoun appelle à l’organisation d’événements et d’actions pour appeler à la libération de Ahmad Sa’adat et de tout les prisonniers palestiniens. Plus d’infos ici.

Semaine internationale d'action pour Ahmad Sa’adat

Semaine internationale d’action pour Ahmad Sa’adat

Lundi, à quelques jours des célébrations du huitième anniversaire du soulèvement ayant mis fin à la dictature, Aberrazak Zorgui, journaliste pigiste dans une chaîne privée locale, s’est immolé par le feu à Kasserine (ouest), une ville située dans une des régions les plus pauvres du pays. Depuis son décès, des affrontements nocturnes ont opposé quotidiennement des manifestants, essentiellement jeunes, aux forces de police. Kasserine est l’une des premières villes où avaient éclaté fin 2010 des manifestations dénonçant l’incurie des autorités et la pauvreté endémique, manifestations qui s’étaient transformées en révolution contre la dictature.

Les affrontements de Kasserine

Les affrontements de Kasserine

Les soldats israéliens ont blessé de nombreux Palestiniens dimanche dans le camp de réfugiés d’al-‘Arroub, au nord de Hebron, en Cisjordanie. Les forces d’occupation ont effectué un grand raid dans le camp, tirant des grenades lacrymogènes et offensives. Les militaires ont effectués des perquisitions tandis que des manifestants s’opposaient à eux. Les forces d’occupation ont également fermé les portes du campus local de la Palestine Technical University (Kadoorei).

Le camp d'al-Arroub (archive)

Le camp d’al-Arroub (archive)

Des milliers de manifestants palestiniens s’étaient rassemblés le long de la frontière de Gaza lors de la dernière « Marche du retour », avaient brûlé des pneus et, en une occasion, lancé un engin incendiaire vers les soldats sans les atteindre. Trois Palestiniens ont été tués et quarante-six autres ont été blessés, dont deux journalistes et quatre membres des secours.

Mohamed al-Jahjouh, 16 ans, a été touché dans le cou par une balle des soldats israéliens. Abdelaziz Abou Sharia, 28 ans, a été touché par balles à l’abdomen à l’est de Gaza avant de mourir à l’hôpital. Maher Yassine, 40 ans, avait pour sa part été grièvement blessé par balles près d’El Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, avant de décéder.

Une des Marches du Retour à la frontière de Gaza

Une des Marches du Retour à la frontière de Gaza

Depuis début novembre, les travailleurs du Groupe sidérurgique national iranien (INSIG) de la ville d’Ahvaz sont en grève pour réclamer le paiement de plusieurs mois de salaires impayés et des garanties pour la sécurité de leur emploi (voir notre article). Lundi 17 décembre, 31 sidérurgistes grévistes ont été arrêtés, principalement à leur domicile, durant des raids organisés de nuit, 10 autres seront arrêtés le mardi 18. Certains d’entre eux ont été battus par la police devant leur famille et des effets personnels ont été saisis, dont les téléphones portables. Sur les 41 arrêtés, 31 ont été emmenés à la prison de Sheyban (à Ahvaz). Dans la matinée du 19 décembre, la police et des Gardiens de la Révolution ont encerclé des quartiers de la ville d’Ahvaz pour empêcher les rassemblements de travailleurs à l’usine. Un groupe de travailleurs a malgré tout manifesté, notamment pour appeler à la libération de leurs collègues arrêtés.

Des travailleurs d'INSIG en grève

Des travailleurs d’INSIG en grève

Le symbole des gilets jaune a été repris en Irak par les manifestants anti-corruption (voir notre article). Six manifestants ont été abattus et de nombreux autres blessés lorsque des manifestants ont pris d’assaut un bâtiment du gouvernement local à Bassora mardi, à l’issue d’un cortège en l’honneur d’un manifestant tué la veille par la police. Au moins 39 personnes ont été blessées, dont des forces de sécurité. Un couvre-feu a été imposé à travers la ville mardi soir alors que les autorités tentaient de reprendre le contrôle.

Bassora, le principal centre pétrolier irakien, a été le berceau des nombreuses manifestations qui ont eu lieu depuis cet été (voir notre article). Les manifestations ont commencé par des pénuries d’électricité et ont rapidement visé la corruption, la pauvreté et le manque d’emplois. La province souffre aussi d’une eau « potable » polluée et salée. Les hôpitaux ont signalé plus de 17 000 cas liés à de l’eau potable contaminée le mois dernier.

Les affrontementsc d'hier à Bassora

Les affrontementsc d’hier à Bassora

Des affrontements ont éclaté lundi entre la jeunesse palestinienne et les forces israéliennes dans la ville de Taqou ’, au sud-est de Bethléem, en Cisjordanie occupée. Ces affrontements avaient éclaté entre les forces israéliennes et les Palestiniens, après que ces derniers auraient jeté des pierres sur les véhicules des colons traversant la rue principale de la ville de Taqou ». L’armée a utilisé des bombes lacrymogènes et des grenades assourdissantes contre la jeunesse palestinienne.

Le mur israélien à Bethléem

Le mur israélien à Bethléem

Vendredi, les forces militaires israéliennes ont démoli le domicile d’une famille palestinienne à l’intérieur du camp de réfugiés d’Amari, près de Ramallah. L’immeuble détruit appartenant à une femme palestinienne dont cinq enfants ont été emprisonnées à vie par Israël, et le sixième abattu par les forces d’occupation. C’est la troisième fois qu’on lui démoli sa maison. Après la démolition, des affrontements ont éclaté entre les habitants et les soldats israéliens, ces derniers utilisant des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des balles réelles pour disperser la foule.

Le lendemain samedi, de nombreux Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements avec les troupes israéliennes. Un jeune homme avait été touché par des balles réelles, tandis que 22 autres avaient été touchés par des balles recouvertes de caoutchouc.

Les affrontements dans le camp de réfugiés d’Amari

Les affrontements dans le camp de réfugiés d’Amari

Esmail Bakhshi, représentant des travailleurs de Haft Tappeh Sugarcane Mill, a été libéré ce mercredi 12 décembre.

Esmail Bakhshi avait été arrêté le 18 novembre avec d’autres syndicalistes et defenseurs des droits civils. Il avait également été torturé durant sa détention (voir notre article). Ali Nejati, l’ancien président du syndicat des ouvriers d’Haft Tappeh, qui avait été arrêté le 29 novembre, reste toujours en prison, ainsi que la défenseuse des droits civils Sepideh Qolian arrêtée également le 18 novembre.

Esmail Bakhshi

Esmail Bakhshi