La cérémonie de serment des membres de l’Assemblée constituante chilienne a été perturbée par des affrontements entre policiers et manifestants. Des marches organisées par des groupes de gauche et indigènes se sont heurtés à des policiers lourdement armés tenant des barricades à l’extérieur de l’ancien bâtiment du congrès de Santiago où devait se dérouler la cérémonie. Des heurts ont éclaté après que certains manifestants aient tenté de franchir les barrières, la police faisant usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Des délégués de l’Assemblée ont demandé le retrait des forces spéciales répressives, et le responsable du tribunal électoral, qui présidait la cérémonie, a suspendu la cérémonie jusqu’à midi.

La décision de rédiger une nouvelle constitution chilienne, pour remplacer celle de Pinochet, est un résultat des manifestations massives qui ont commencé en octobre 2019 contre l’austérité et les inégalités et qui ont été avivées par la répression féroce de la police. L’organe constitutionnel est composé de 155 délégués, dont 17 candidats autochtones, également répartis entre hommes et femmes, et a été choisi par un vote en mai. Il est dominé par des candidats indépendants et de gauche, certains ayant des liens dans le mouvement de protestation, avec une part de candidats plus conservateurs soutenus par l’actuel gouvernement de centre-droit.