Pékin doit faire face depuis quelques jours à une vague d’émeutes des travailleurs migrants dans le sud du pays. Le point le plus chaud se situe à Zengcheng, à une heure de Canton, le cœur de la grande province exportatrice du pays. Un simple incident, au cours duquel des vigiles ont maltraité une jeune marchande ambulante, jetée à terre alors qu’elle est enceinte, a mis le feu aux poudres. La colère a dégénéré en émeutes auxquelles participent plusieurs centaines de travailleurs migrants, originaires de la province centrale du Sichuan. Des bâtiments publics ont été vandalisés, des véhicules de police incendiés et des magasins saccagés. Des blindés de la police antiémeute ont été déployés en renfort.

Toujours dans le Sud, des centaines – voire des milliers – de personnes ont affronté la police et détruit des véhicules à Chaozhou, après l’agression à l’arme blanche d’un ouvrier réclamant son salaire impayé. Plus au nord, à Lichuan, dans la province du Hubei, plus de 1500 personnes se sont affrontées avec la police. Elles protestaient contre la mort d’un élu local, décédé alors qu’il était interrogé au commissariat. L’homme s’opposait à des expropriations par l’exécutif local. Il y a des dizaines de millions de travailleurs migrants (153 millions officiellement, plus en réalité) traités comme une main-d’œuvre bon marché, non intégrés et discriminés.

chine.jpg