La Colombie vient de vivre sa troisième journée de grève générale en 14 jours et le conflit entre donc dans sa troisième semaine. C’est une mobilisation sans précédent depuis un demi-siècle dans ce pays. Toutes les grandes villes du pays sont touchées : Bogota la capitale, Medellin, Cali, Baranquilla et ailleurs encore. Des affrontements ont souvent opposés manifestants et policiers.
Il y a deux axes majeurs dans la contestation. Les manifestants dénoncent d’abord les projets de réforme des retraites, qui prévoient le recul de l’âge du départ, et une substitution des fonds privés aux pensions publiques ; ils dénoncent aussi la dérégulation du marché du travail, la réforme fiscale, et le manque d’investissement dans la santé et plus encore dans l’éducation. Les étudiants sont très nombreux dans les cortèges. Bref, c’est toute la politique libérale du gouvernement de droite d’Ivan Duque qui est rejetée.
Le deuxième axe de la contestation concerne la répression. Les organisations indigènes dénoncent les violences dont leurs militants sont victimes. Et tous les manifestants réclament également le respect de l’accord de paix avec les FARC et le démantèlement de l’Esmad, les forces anti-émeutes. Il faut dire que pendant l’une des manifestations précédentes, le 25 novembre, un jeune de 18 ans, Dilan Cruz, a été tué par des billes de plomb tirées par un agent de l’Esmad.
Manifestation à Bucaramanga