Amal Bentounsi est la soeur d’Amine Bentounsi, tué à 29 ans d’une balle dans le dos par un policier qu’il tentait de fuir. En mars 2017, le policier est condamné en appel par la cour d’assises de Paris à 5 ans de prison avec sursis et l’interdiction de porter une arme pendant 5 ans. Une victoire pour celle qui a fondé un collectif “Urgence Notre police assassine”. Amal Bentounsi se trouvait mercredi 7 juin dans le quartier de la Pierre Collinet de Meaux. Alors qu’elle filmait et diffusait sur Facebook le contrôle de jeunes par la police dans le quartier, elle a fait l’objet, elle aussi, d’un contrôle avant d’être interpellée et menottée. Les policiers reprochent alors d’avoir diffusé des images lui répétant que cela est illégal. Pourtant, rien ne l’interdit.
Placée en garde à vue au commissariat de Meaux, Amal Bentounsi a été libérée en début d’après-midi. Le PV a été annulé quand une Officier de Police Judiciaire a rappelé que rien n’interdit à un citoyen de filmer une intervention policière. La circulaire du 23 décembre 2008 intitulée Enregistrement et diffusion éventuelle d’images et de paroles de fonctionnaires de police dans l’exercice de leurs fonctions, indique que “les policiers ne bénéficient pas de protection particulière en matière de droite à l’image hormis lorsqu’ils sont affectés spécifiquement dans les services d’intervention, de lutte anti-terroriste et de contre-espionnage“, ce qui n’était pas le cas. On lui a alors reproché de ne pas s’être laissée arrêter. De son côté, Amal Bentounsi porte plainte pour violences à l’encontre des policiers qui l’ont interpellée et pour menaces de mort proférées par un membre de la BAC au commissariat.
Le contrôle d’identité filmé par Amal Bentounsi