Emmanuel Macron a annoncé lundi, dans un discours au Forum sur la gouvernance de l’Internet, la mise en place d’un groupe de travail commun avec Facebook. Le groupe de Mark Zuckerberg a donné son accord à une expérience de six mois, début 2019, dans laquelle des représentants des autorités françaises devraient pouvoir accéder aux outils, aux méthodes et au personnel du réseau social chargés de faire la chasse aux contenus « haineux ». Ce groupe, d’une petite dizaine de personnes, sera composé pour moitié de salariés de Facebook. Et pour l’autre moitié de membres sélectionnés par le secrétariat d’Etat au numérique, et issus d’autorités et ministères français.
Le fonctionnement du groupe reste flou à ce stade : son programme de travail sera précisé lors de ses premières réunions. Ce test s’inscrit aussi dans une offensive plus vaste, menée à Paris ou à Bruxelles, pour réguler les contenus en ligne en changeant les règles établies depuis 2000 par la directive sur le commerce électronique, qui distingue les statuts d’éditeur, responsable des contenus et celui d’hébergeur. La création d’un troisième statut appelé « accélérateur de contenus » est envisagée : celui-ci concernerait les réseaux sociaux et les moteurs de recherche comme Facebook, YouTube ou Google, qui ne produisent pas leurs contenus mais les éditorialisent en les classant, notamment via des algorithmes.
Mark Zuckerberg et Emmanuel Macron à l’Elysée, le 23 mai