Suite aux manifestations pour les retraites et contre les mégabassines, le gouvernement français a lancé, le 10 mai 2023, une commission d’enquête parlementaire sur les «groupuscules, auteurs de violences à l’occasion [des] manifestations». Deux porte-paroles des Soulèvements de la Terre, qui avaient refusé de se rendre physiquement à l’Assemblée pour répondre à l’interrogatoire des députés, se retrouvent poursuivis et ont été convoqués hier mercredi. Il est en principe obligatoire de répondre à ce type de convocation au Parlement. Les deux écologistes avaient néanmoins répondu au questionnaire par écrit, de même que d’autres personnes sollicitées par la Commission Parlementaire, mais ce sont les seul-es à être convoqué-es en justice. Les deux porte-paroles passeront en procès le 24 novembre prochain.
Ces poursuites sont inédites sous la Cinquième République. «Alexandre Benalla s’était certes présenté devant une Commission d’Enquête Parlementaire, mais avait refusé de répondre et n’avait pas été poursuivi» rappellent les Soulèvements de la Terre qui explique : «Après le rapport à charge de la Commission et la condamnation de plusieurs porte-paroles d’organisations (dont les Soulèvements) pour la manifestation de Sainte-Soline, ces poursuites s’inscrivent dans un acharnement politique et judiciaire à l’encontre de notre mouvement […] après l’annulation de notre dissolution, et visent à passer sous silence la brutalité policière effroyable qui s’est abattue le 25 mars».