A Genève, huit célèbres juristes parmi lesquels Mary Robinson, l’ancienne présidente irlandaise, ont présentés un rapport sur les violations commises dans le monde au nom de la ‘guerre contre la terreur’ initiée par les Etats-Unis au lendemain des attentats du 11 septembre 2001.
Ce travail d’investigation a été mené par Mary Robinson et sept autres personnalités issues des quatre continents, comme Arthur Chaskalon, 1er président de la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud, l’avocate pakistanaise Hina Jilani, représentante spéciale de Ban ki-Moon pour les défenseurs des droits de l’homme ou le suisse Stefan Trechsel, juge au Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie. Mandaté par la Commission internationale de juristes (CIJ) – un réseau mondial de juges, d’avocats et de défenseurs des droits humains basé à Genève – ces juristes ont rédigé un rapport de près de 200 pages, fruit de trois ans d’enquête, de 16 audiences couvrant plus de 40 pays dans toutes les régions du monde avec des dizaines de témoins.
Quelques extraits: ‘Les Etats démocratiques qui avaient coutume de défendre les normes juridiques relatives aux droits de l’homme participent aujourd’hui à l’érosion du droit international en les violant, en se rendant complices de violations perpétrées par d’autres États ou en faisant montre de tolérance à leur égard (…) Les mesures originellement adoptées à titre temporaire sont devenues permanentes et l’interprétation qui est donnée des notions applicables au terrorisme va souvent bien au-delà de l’objectif visé (…) Partout dans le monde, les agences de renseignement ont acquis des pouvoirs grandissants et disposent de nouvelles ressources, sans être pour autant tenues de mieux rendre compte juridiquement et politiquement de leurs actions (…) Pratiquement tous les Etats sont concernés, de même que les organisations internationales (…) Il est urgent de procéder à un examen complet des lois, politiques et pratiques en matière de lutte contre le terrorisme et de prendre des mesures correctives à l’échelle nationale, régionale et internationale.’
Mary Robinson à la tribune
Lire le rapport (en anglais)