Le gouvernement turc menace d’envahir à nouveau le Rojava: Tel Rifat et Manbij étant les premières cibles visées. Les bombardements de l’armée turque et de ses proxys djihadistes tuent presque quotidiennement dans la région. L’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est a déclaré l’état d’urgence lors d’une réunion d’urgence de l’assemblée générale. L’Administration autonome a déclaré que tous les moyens seront mobilisés pour « défendre la population contre toutes les attaques hostiles ».

Erdogan a annoncé qu’il se rendrait à Téhéran le 19 juillet. Cette visite en Iran est vraisemblablement liée à l’opération militaire prévue. À l’heure actuelle, les grandes puissances, les États-Unis et la Russie, n’ont apparemment pas encore donné leur accord à une extension de la zone d’occupation turque en Syrie. Mieux, lundi, les médias russes ont rapporté l’arrivée de 500 militaires appartenant à la division des parachutistes pour renforcer les forces russes, garantes du cesse-le-feu, déployées dans la région de Qamishli (photo).

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La Turquie a fini par lever son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande au sommet de l’OTAN à Madrid. Elle obtenu des deux pays candidats l’engagement de ne fournir aucun soutien aux kurdes syriens, de « rejeter et de condamner le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations dans les termes les plus forts » et de « condamner sans ambiguité toutes les organisations terroristes commettant des attaques » sur le sol turc. En outre, la Suède et la Finlande ont confirmé considérer le PKK comme une organisation terroriste et pris l’engagement de mener « la lutte contre le terrorisme avec détermination et résolution, conformément aux dispositions des documents et politiques de l’Otan » en prenant « toutes les mesures nécessaires pour renforcer la législation nationale en ce sens ».

Stockholm et Helsinki pays ont également accepté de renforcer leur coopération avec Ankara en matière de lutte contre le « terrorisme », via un « mécanisme structuré à tous les niveaux », y compris entre « les services de sécurité et les services de renseignement », et d’enquêter sur « toute activité de financement et de recrutement du PKK et de toutes les autres organisations terroristes ». Selon l’accord, la « Finlande et la Suède traiteront les demandes d’expulsion ou d’extradition de personnes soupçonnées de terrorisme de manière rapide et approfondie, en tenant compte des informations, preuves et renseignements fournis » par Ankara et « établiront les cadres juridiques bilatéraux nécessaires à la coopération en matière de sécurité avec la Turquie, conformément à la Convention européenne sur l’extradition ». Enfin, les restrictions sur les ventes d’armes et d’équipements militaires à la Turquie ont été levées. « La Turquie a obtenu ce qu’elle voulait », a commenté le bureau du président Erdogan après l’annonce de cet accord.

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« La Turquie lancera de nouvelles opérations militaires à la frontière syrienne dès que les préparatifs seront achevés », a annoncé le Président turc, Recep Erdogan, à l’issue de la réunion du cabinet présidée lundi dans la capitale Ankara. Depuis mai, les dirigeants turcs ont déjà annoncé une nouvelle attaque de grande envergure le long de la frontière sud. Le plan consiste à créer une « zone de sécurité » de 30 kilomètres de profondeur dans les parties du nord de la Syrie que la Turquie et ses alliés djihadistes n’ont pas encore réussi à occuper. La cible principale des opérations nécessaires à cet effet serait les villes de Manbij et de Tel Rifat.
Erdoğan a également abordé son véto concernant l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Les 30 États de l’OTAN se réunissent à Madrid à partir d’aujourd’hui, mardi, pour un sommet de plusieurs jours. En marge de ce sommet, il y aura une nouvelle tentative de surmonter le véto turc, motivé par le « soutien » présumé de ces pays au PKK et aux YPG. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, rencontrera la chef du gouvernement suédois, le président finlandais et Erdoğan.

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Bombardements par l’aviation, les drones et l’artillerie, financement et armement des réseaux dormants jihadistes, assassinats ciblés, sabotages, blocus, la Turquie utilise tous les moyens pour mettre le Rojava sous pression. Un de ces moyens est de priver le Rojava d’eau en opérant des retenues sur l’Euphrate Le gouvernement turc a baissé le débit de l’Euphrate pour la deuxième année consécutive, ne délivrant à la Syrie que 200 mètres cubes d’eau par seconde en moyenne, au lieu des 500 mètres cubes prévus par un accord international signé entre la Turquie, la Syrie et l’Irak en 1987. Le captage de d’eau par la Turquie provoque la sécheresse dans le nord et l’est de la Syrie où l’Euphrate est la principale source hydraulique pour la consommation, l’irrigation et la production d’électricité. L’agriculture, l’élevage et la santé publique sont déjà impactés. La baisse du débit entraîne la pollution de l’eau et menace les cultures d’été (légumes et coton). C’est ainsi que s’organise méthodiquement une catastrophe environnementale et une crise humanitaire qui menace près de deux millions et demi de personnes dans différentes régions du nord de la Syrie.

Le barrage Atatürk retenant l’eau de l’Euphrate

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Erdogan a annoncé une prochaine grande opération militaire contre le Rojava. Les plans en vue d’une invasion transfrontalière ont été avalisés, jeudi 26 mai, par le Conseil de sécurité turc, composé de dirigeants civils et militaires. Aucune date n’a été donnée, mais le communiqué publié à l’issue de la réunion ne laisse aucun doute. « Les opérations existantes [celles au Kurdistan irakien] et nouvelles à mener visent à débarrasser nos frontières sud de la menace terroriste. »

Cette menace d’opération renvoie à l’ancien projet turc d’une zone d’occupation de 30km de profondeur sur 460 km de longueur, entre la région d’Afrin, conquise par les Turcs en 2018, et la ville de Kamechliyé. Au cœur de cette bande de terre se trouve la ville de Kobané. Les forces solidaires du Rojava appellent à une mobilisation pour prévenir cette opération et/ou, à son commencement, à une vague d’actions contre les intérets politiques, économiques et militaires turcs.

 

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