Les métadonnées recueillies par les services de renseignements permettent de dessiner d’immenses graphes de liaisons entre personnes à partir de leur activité numérique, et ce depuis des années. De dessiner une sorte de journal intime de l’activité de chacun, tant sur son téléphone que sur son ordinateur. Lorsqu’un groupe « intéressant » a été identifié, les services utilisent des techniques plus intrusives, comme les écoutes ou les filatures.
A quoi peuvent donc ressembler ces graphes de liaisons et que révèlent-ils? Trois membres du Massachusetts Institute of Technology ont mis au point une application permettant de voir ce que révèlent les métadonnées de votre compte Gmail. Il suffit pour cela de vous connecter –et donc d’accepter que le site ait accès à vos métadonnées–, et au bout de quelques minutes, voilà le résultat:
L’outil permet de visualiser ce que vous savez sans doute déjà: que telle ou telle personne est le centre de votre vie «courriellienne», mais aussi de vous rappeler à quel point certains groupes de votre vie ne se croisent jamais –en tout cas dans vos mails–, et comme certains de vos contacts n’ont de liens qu’avec vous. Appliqué aux recherches policières, cette technique permet d’identifier des équipes et leur leader. En outre, de gros cercles sans liens vers les autres points révèlent des relations qu’on pourrait vouloir cacher. Le fait que ces points importants n’interagissent avec personne d’autre paraîtra forcément louche, et ce sont ces connections qui, tout chose égale ailleurs, seront espionnées en premier lieu.
Pour essayer l’application « immersion »