Cette série d’article est consacrée à « Vault 7 », une longue série de documents fuités par Wikileaks et concernant la CIA et ses immenses capacités d’espionnages. Lire la première partie, concernant les failles 0Day ici.
Les backdoors sont des accès cachés à l’utilisateur, dans une application afin de prendre le contrôle d’un système. On accuse régulièrement des éditeurs de logiciels (Google, Apple, Microsoft,…) de mettre des backdoors en place pour permettre aux renseignements d’accéder aux données des utilisateurs. Mais lorsque ces éditeurs deviennent frileux (c’était, au moins en apparence, le cas après les révélations de Snowden, la vie privée était devenu un argument marketing), les agences de renseignements peuvent tenter d’infiltrer un développeur dans une société informatique ou de soudoyer quelqu’un qui y travaille afin de mettre en place une backdoor à l’insu même de l’éditeur. Ces faits sont confirmés par les documents de Vault7.
Un autre type d’attaque consiste à attaquer des ordinateurs qui ne sont pas connectés à internet. A cette fin, plusieurs attaques ont été imaginées. L’une d’entre elles est un ensemble d’applications portables vérolées (comme VLC, Chrome, Thunderbird, 7Zip…) qui, une fois placée sur une clé USB, seront lancées sur l’ordinateur de la cible. Tout en se lançant normalement, elles extrairont des données vers la clé USB. La CIA a également développé un système pour infecter des CD et DVD « vierges » sans que cela ne soit détecté par le logiciel de gravure.
La CIA a également développé énormément d’attaques visant les appareils sous android. Par exemple, la faille Spottsroide permet d’activer le mode « Moniteur Wifi » d’un appareil et ainsi de voler des données circulant sur un réseau wifi (et donc, possiblement depuis d’autres appareils connectés sur le même réseau. Spottsroide pouvait entre autres être activé à travers le lecteur de musique Apollo (installé par défaut sous les roms Cyanogenmod).
Le cadre légal qui entoure les agences américaines a été modifié suite à l’affaire Snowden. Les agences sont théoriquement obligées de rapporter les failles informatiques dont elles connaissent l’existence afin d’éviter qu’elles ne servent à une puissance « ennemie ». La CIA a créé un réseau interne à elle-même afin de dissimuler ces failles, un comportement dangereux compte tenu du nombre de personnes qui avaient accès à ces failles (5000 à la CIA, plus les personnes qui ont découvert ces failles en-dehors de l’agence). D’autres scandales politiques couvent après la révélation des documents: on y découvre par exemple que la CIA, lorsqu’elle ne peut pas rester indétectable en faisant une cyber-attaque, laisse des traces numériques caractéristiques d’autres agences, et fait croire que l’attaque a été opérée par un autre pays (nommément, la Russie).
CIA – Information Operations Center