Environ douze mille personnes vivent du grand camp de réfugiés kurdes de Makhmour (Maxmur), qui est situé au sud-ouest d’Erbil, dans une zone disputée entre le gouvernement régional du Kurdistan du Sud et le gouvernement irakien de Bagdad. Une grande partie des habitants a été expulsée par l’État turc dans les années 1990  suite à la politique turque de la « terre brûlée »: dans le cadre de la lutte contre le PKK, environ 3 000 villages avaient alors été dépeuplés ou incendiés. Après une odyssée de plusieurs années et des séjours dans différents camps, ces personnes ont fondé en 1998 le camp de Makhmour , à la lisière du désert. La population du camp forme ainsi la plus grande communauté de réfugiés kurdes au monde, gérée par une Assemblée démocratique du peuple politiquement proche du PKK. Il y a 16 jours, les forces irakiennes se sont déployées autour du camp avec l’intention d’établir une clôture autour du camp (voir notre article). Cette attaque a pour origine la pression de l’État turc et de la famille Barzani. Les habitants du camp se sont opposé au projet de transformation du camp en prison à ciel ouvert, par des manifestations et des campements permanent sur les terrains bordant le camp (photo). Les forces irakiennes se sont finalement retirées après 16 jours de blocus et de résistance.