Le cyberespionnage des salariés par leurs employeurs continue à être en pleine expansion. La vente de logiciels de contrôle à distance a augmenté de plus de 500% depuis le début de la pandémie. Pour le moment, la pratique est surtout répandue aux États-Unis. Le logiciel “Hubstaff”, peut prendre une capture d’écran de l’ordinateur du salarié toutes les cinq minutes, ou suivre les données GPS des téléphones des employés ciblés. Plus intrusif, CleverControl promet sur sa page d’accueil “d’augmenter la productivité et la détection des fainéants”. Il peut enregistrer les frappes et les clics de souris du télétravailleur, les sites visités, la durée de ces visites, les conversations des employés par l’intermédiaire du micro de l’ordinateur professionnel et même prendre des photos via la webcam.
Ces logiciels sont présentés comme faciles à (dés-)installer à distance et à l’insu du principal concerné. Leur usage n’est pas légal au regard de la législations belge et française. En revanche, la messagerie Slack, très répandue au sein des entreprises belges et françaises, permet déjà de mesurer les “échanges entre collègues et leur activité sur la plateforme” et de conserver “des statistiques précises” sur son utilisation. Slack, en outre, “ne supprime aucun message” et pire, autorise les administrateurs “Plus” à consulter les données “sur tous les canaux”, dont “les messages directs entre collègues”, et à les exporter si nécessaire…