Aux premières heures du 15 juin, Thomas Johann S. est tombé avec Asya Kanîres (Kadriye Tetik), une combattante turque, et Kocer Medya (Diyako Saîdî), originaire du Kurdistan iranien, deux de ses camarades des Unités de Défense du Peuple (HPG). Ils ont été tués dans la région de Xakurke, au Kudistan irakien, par un bombardement après avoir mené une attaque contre les forces d’occupation turque. Thomas avait commencé à s’organiser en 2014 dans l’action antifasciste et révolutionnaire à Ingolstadt, en Bavière, près de son village natal. Il y a fait partie du groupe révolutionnaire « La Résistance » [en français]. En 2014 et 2015, il a participé à des attaques contre de la propagande et des véhicules de l’armée allemande. Il a participé à l’ organisation des mobilisation contre la « Conférence de Munich sur la sécurité » en février 2015 et contre le sommet du G7 à Garmisch-Partenkirchen. Thomas a participé activement à la lutte antifasciste en Allemagne, comme en 2016 lors des affrontements pour empêcher la marche fasciste à Ingolstadt.

Au printemps 2016, il s’est rendu au Kurdistan Nord pour les célébrations du Newroz, et a visité les ruines d’Amed-Sûr (Dyarbakir), où l’armée turque avait massacré quelques semaines auparavant des jeunes révoltés kurdes. Il s’est engagé dans le mouvement kurde et a rejoint la guérilla sous le nom de guerre d’Azad Şerger. Il avait écrit : « Nous ne pouvons écraser l’extermination organisée depuis notre sol et exécutée par d’autres sur des sols étrangers et lointains qu’ensemble, donc unis. Pas seulement unis au niveau international, mais aussi entre nous. Nous ne pouvons plus nous embourber dans des luttes intestines et des querelles inutiles. Celui ou celle qui le fait ne fera que perdre de vue le véritable ennemi et notre objectif dans le brouillard de la maximisation et de la valorisation capitalistes et impérialistes. Il/elle ne fera que se soumettre à nouveau au commandement capitaliste qui nous étouffe et nous tue, nous, le sujet, dans le libéralisme ».