Le journal Gara affirme dans son article intitulé Guerre sale en Pays-Basque, que Jon Anza a été intercepté le 18 avril dernier dans le train qui l’emmenait de Bayonne vers Toulouse avant d’être séquestré par un corps de la police espagnole. Jon Anza, qui souffait d’une grave maladie, aurait trouvé la mort au cours de l’interrogatoire mené de manière illégale sur le territoire français. Selon les mêmes sources qui sont décrites comme ‘fiables’, il y aurait ensuite été enterré.
Au terme du trajet prévu en train, Jon Anza devait retrouver d’autres membres de l’organisation ETA. Gara affirme qu’il a bien été intercepté dans le train et que les agents de la police espagnole l’auraient obligé à descendre pour être interrogé, sans que, vraisemblablement, les forces de police françaises n’aient été sollicitées. Pour affirmer que la police est bien responsable de la disparition du membre présumé de l’ETA, les journalistes de Gara se fondent sur les arrestations et les interrogatoires menés, sans respecter les procédures requises, qu’ont dénoncés des citoyens ces derniers mois, notamment l’interrogatoire subi par Juan Mari Mujika le 1er décembre 2008 à Saint-Palais. Ce dernier avait alors été intercepté par des policiers qui s’adressèrent d’abord à lui en français avant qu’ils ne se présentent comme des policiers espagnols. Ils l’interrogèrent dans une maison en ruine abandonnée, où il fut séquestré pour y être interrogé illégalement, non sans que sa fille, incarcérée à Madrid, ne soit menacée de représailles.
Interrogé sur la disparition de Jon Anza, le ministre de l’Intérieur du gouvernement espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, a toujours rejeté publiquement la possibilité que les Forces de sécurité soient impliquées dans cette affaire. Le ministre a même affirmé à Vitoria-Gasteiz qu’il s’agissait d’un problème interne à l’ETA. De nouvelles manifestations sont organisées dès aujourd’hui en Pays-Basque nord et en Pays-Basque sud. Vendredi soir, un premier rassemblement autour des thèmes ‘Euskal presoak Euskal Herriarat’ (‘Les prisonniers basques au Pays-Basque’, en langue basque, pour exiger le retour des membres de l’ETA dans des prisons du Pays-Basque) et ‘Nun da Jon?’ ( ‘Où est Jon?’, en langue basque) a été organisé devant la gare du Midi à Biarritz.
Jan Anza