Au troisième jour de l’opération « Boucliers de l’Euphrate », le véritable affrontement oppose de plus en plus clairement les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) à l’armée turque et à ses alliés. Hier, les YPG/YPJ, la composante kurde et principale des QSD ont annoncé qu’ils se retiraient à l’est de l’Euphrate pour laisser l’administration de Manbij à un pouvoir local, le Conseil Militaire de Manbij qui est affilié aux QSD. Les autres composantes QSD continuent à se déployer le long d’une ligne de front parallèle à la frontière turque, vers l’ouest, vers le canton d’Afrin. Les troupes turques et FSA suivant le même mouvement de l’autre côté de cette ligne.
Le véritable plan turc (mis au points depuis plus d’un an, nous vous en avions parlé en juillet 2015) est de créer une « zone tampon » le long de la frontière turque pour empêcher l’unification du Rojava. Cette zone s’étendrait de Jarabulus à Al-Bab, à travers le nord de la province d’Alep. La Turquie soutient dans l’opération plusieurs groupes de l’Armée Syrienne Libre dont la plupart sont affiliés à la chambre d’opération Fatah Halab (« Conquête d’Alep ») dont la Brigade Sultan Mourad (groupe turkmène qui tire son nom de l’empereur ottoman éponyme), Jahbat al-Sham, Ahrar al-Sham (qui décrivait ce matin à Jarabulus les Talibans comme un « modèle »), Faylaq al-Sham, Nour al-Din al-Zenki (qui s’était fait remarquer en filmant l’égorgement d’un jeune enfant « envoyé par Assad ») et une myriade d’autres groupes salafistes. Le tout est appuyé par les bombardements de la coalition internationale.
Des affrontements ont déjà opposé les troupes FSA aux QSD: des obus ont été tirés sur les QSD et des armes chimiques auraient été utilisées contre des civils kurdes. Il ne semble pas y avoir eu d’échanges de tirs directs jusqu’ici.
Situation à l’ouest de l’Euphrate au 26 août matin