Maria Aliokhina, 33 ans est la chanteuse des Pussy Riot, un collectif féministe punk depuis dix ans dans le collimateur des autorités russes. Ses prises de position contre le pouvoir lui valent régulièrement arrestations et séjours en prison. Maria Aliokhina a déjà purgé une peine de deux ans pour avoir joué une « prière punk » dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou en 2012. Suite à l’intensification de la répression consécutive à la guerre en Ukraine, les autorités lui avaient annoncé que que son assignation à résidence (pour avoir appelé à manifester pour la libération des prisonniers politiques) allait être changé en une détention dans une colonie pénitentiaire. C’est ce qui l’a déterminé à s’évader .
Après avoir laissé son téléphone portable, et elle sortie vêtue de l’uniforme du Delivery Club (un équivalent d’Uber Eats en Russie), qu’une amie a réussi à lui faire passer. Blouson à capuche qui dissimule son visage, gros sac carré réfrigéré dans le dos. Un complice la conduit ensuite en voiture jusqu’à la frontière avec la Biélorussie, à six heures de route. Il a fallu trois tentatives pour passer la frontière de la Lituanie. Maria Aliokhina est à Vilnius, elle y a retrouvé des membres de son groupe dont sa petite amie, Lucy Shtein, qui eux aussi se sont enfuis.