Dakar a été le théâtre de très violents affrontements vendredi 5 mars, opposant les forces de l’ordre à des centaines de jeunes. Ces derniers ont gagné les rues depuis l’arrestation, il y a deux jours, de l’opposant Ousmane Sonko, dont la garde à vue a été prolongée. Dans le quartier populaire de la Médina, au cœur de la capitale sénégalaise à l’arrêt des groupes de jeunes harcelaient à coups de cailloux de très nombreux policiers anti-émeute. Lors d’une charge sur la grande avenue Blaise Diagne, au moins des dizaines de jeunes scandant « Libérez Sonko » ont réussi à faire reculer provisoirement les policiers, malgré les tirs nourris de grenades lacrymogènes. Le sol était jonché de pierres, de cartouches de grenades et de pneus incendiés.

L’arrestation d’ Ousmane Sonko a non seulement provoqué la colère de ses partisans, mais aussi porté à son comble l’exaspération accumulée dans ce pays pauvre. Cela face à la dureté de la vie depuis au moins un an et la pandémie de Covid-19. Les manifestations ont fait au moins un mort, jeudi, dans le sud du pays. Plusieurs autres décès ont été rapportés, sans être confirmés formellement. Jeudi soir, des manifestants ont attaqué les locaux du quotidien le Soleil et de la radio RFM, jugés proches du pouvoir. Les écoles françaises dans le pays ont fermé, tout comme l’agence d’Air France. L’armée a été réquisitionnée pour aider la police et la gendarmerie.