Une enquête de la BBC affirme que la police anti-émeute géorgienne aurait utilisé en 2024 un gaz lacrymogène ancien, le bromobenzyl cyanide (« camite »), une substance de la Première Guerre mondiale supposée abandonnée depuis les années 1930. Médecins, experts et lanceurs d’alerte signalent des symptômes prolongés chez les manifestants (brûlures, toux, essoufflement, vomissements) compatibles avec ce gaz, possiblement diffusé via des canons à eau. Une étude scientifique confirme la présence probable d’un agent chimique, tandis qu’un ancien responsable de la police explique que ce gaz avait déjà été testé en 2009 et présente des effets persistants. Le gouvernement géorgien refuse de préciser la substance utilisée.

Tbilissi, mardi, les législateurs ont voté en faveur du projet de loi intitulé « Protection des Valeurs Familiales et des Mineurs » avec 84 voix pour et aucune contre lors d’un vote boycotté par l’opposition. Le projet vise à fournir une base légale pour interdir « la propagande homosexuelle », les rassemblements LGBTQIA+, le mariage entre personnes de même sexe et la chirurgie de réassignation sexuelle. Elle interdira aussi l’affichage public du drapeau LGBTQIA+ et introduira une censure dans les médias.

Le projet de loi doit être signé par la présidente Salome Zourabichvili pour entrer en vigueur, elle a déclaré qu’elle le mettrait en veto. Le parti au pouvoir, Rêve Géorgien, peut toutefois passer outre, après quoi le président du parlement pourra légalement signer la loi.