Lors d’une opération militaire menée par la faction de résistance Chin Brotherhood le 21 décembre, la ville de Mindat a été libérée du contrôle du Conseil administratif d’État, la junte militaire présidée par le général Min Aung Hlaing, soutenu par la Chine, la Russie, et l’Inde. Le drapeau de l’État Chin a été hissé sur la place de la ville et les portraits du dictateur ont été retirés des espaces publics. Cette victoire militaire est le résultat d’un mois de lutte continue de l’alliance Chin Brotherhood contre la junte militaire. Une énorme quantité d’armes a été confisquée et réappropriée par les forces rebelles.

Cette opération intervient après la défaite de la junte gouvernementale dans la ville voisine de Matupa, le 28 juillet, qui a été prise par la Chin Brotherhood Alliance. Des prisonniers y ont été libérés et un grand nombre d’armes ont également été confisquées. La lutte de libération de l’État Chin se poursuit et d’autres états du Myanmar pourraient suivre la même voie. La situation géographique de l’État Chin en fait un point central, partageant une de ses frontières avec l’État de Rakhine, site du génocide du peuple Rohingya mais aussi avec l’Inde et le Bangladesh. Ces deux pays ont toujours refusé de négocier avec les factions rebelles qui occupent désormais une grande partie du Myanmar, malgré le million de réfugiés Rohingyas dans le sud du Bangladesh qui ont fui leur pays en raison des politiques extrêmement répressives et de nettoyage ethnique de Min Aung Hlaing.

La nuit du jeudi 5 au vendredi 6 septembre, onze civils ont été tués, onze autres personnes ont été blessés lors d’une attaque aérienne attribuée à la junte birmane dans la ville de Namkham (État Shan au Myanmar), près de la frontière chinoise. La junte, au pouvoir depuis le coup d’État de 2021, est régulièrement accusée d’être à l’origine de bains de sang lors d’opérations aériennes et terrestres visant à punir des civils soupçonnés de soutenir l’opposition. Mardi, le chef de la junte, Min Aung Hlaing, avait menacé de lancer des «contre-attaques» visant ses adversaires accusés d’utiliser «des bâtiments administratifs et des civils innocents comme boucliers humains».

Les combattants du TNLA (Ta’ang National Libération Army) ont revendiqué le contrôle de Namkham, ville stratégique située à cinq kilomètres de la frontière avec la province chinoise du Yunnan. L’État Shan est le théâtre de combats intenses entre la junte et ses adversaires, l‘armée a perdu des pans entiers de territoire près de la frontière avec la Chine, au profit d’une alliance de groupes armés de minorités ethniques et des « Forces de défense du peuple » (FDP) qui luttent pour renverser le gouvernement militaire issu du coup d’État. Ces groupes se sont emparés d’un commandement militaire régional et ont pris le contrôle de points de passage frontaliers.

La junte affronte une opposition armée généralisée, elle a annoncé ce 2 septembre que les trois principaux groupes armés issus de minorités ethniques combattant l’armée dans l’État Shan avaient été officiellement classés organisations « terroristes » et ceux qui les soutiennent ou sont en contact sont désormais passible de poursuites judiciaires.

Samedi 27 mars, des manifestations se sont à nouveau tenues dans les différentes villes du pays. Les militants avaient appelé à une grande mobilisation ce samedi 27 mars, « journée des forces armées », où un grand défilé militaire est organisé dans la capitale Naypyidaw. Les forces de sécurité déployées dans les différentes villes ont commencé à réprimer avant même le début des manifestations. En fin de journée, on comptait près de 110 personnes tuées, journée la plus sanglante depuis le 1er février. Au total, depuis cette date, plus de 400 personnes ont été tuées et plus de 3 000 ont été arrêtées.

 

Myanmar - 27 mars 2021

Myanmar – 27 mars 2021