Les soldats israéliens ont tués ce lundi 37 manifestants Palestiniens qui protestaient contre l’inauguration prévue dans l’après-midi à Jérusalem de l’ambassade américaine en Israël. Cette journée de festivités côté israélien et américain est la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans la bande de Gaza. Au moment où le bilan du massacre s’alourdissait d’heure en heure, le président américain Donald Trump saluait le transfert à Jérusalem de l’ambassade des Etats-Unis comme « un grand jour pour Israël ».

A quelques dizaines de kilomètres de Jérusalem, des affrontements ont éclaté dans la bande de Gaza aux abords de la frontière. Des dizaines de milliers de Palestiniens sont rassemblés à quelque distance de la frontière. Certains groupes se sont détachés pour lancer des projectiles de fortune en direction des soldats et tenter de forcer, au péril de leur vie, la barrière frontalière lourdement gardée par les tireurs israéliens. Trente-sept Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens. Des centaines de personnes ont été blessées, dont plusieurs journalistes palestiniens ont été atteints par balles.

EDIT 19H15: Les nombre de tué atteint déjà 52 Palestiniens et celui des blessés 2.000. Ces décès portent à 106 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le début, le 30 mars,

A Gaza ce lundi

A Gaza ce lundi

Le soldat israélien condamné pour avoir achevé un palestinien blessé, est sorti de prison mardi après avoir purgé la moitié de sa peine de 18 mois et a participé à une parade chez lui à Ramla où il a été accueilli en héros. Le soldat avait été filmé le 24 mars 2016 alors qu’il tirait une balle dans la tête d’Abdel Fattah al-Sharif à Hébron en Cisjordanie occupée (voir notre article). Le Palestinien venait d’attaquer des soldats au couteau. Blessé par balles, il gisait au sol, quand le militaire l’a achevé.

Il avait été condamné à 18 mois de prison en juillet 2017 pour homicide volontaire (voir notre article). Depuis sa condamnation, l’armée lui a accordé deux réductions de peine, et il est encore sorti deux jours avant terme pour assister au mariage de son frère. Huit mois de prison, c’est la condamnation que purge l’adolescente palestinienne Ahed Tamimi, pour avoir giflé un soldat de l’armée d’occupation…

L’assassin et sa victime

L'assassin et sa victime

Plusieurs Palestiniens ont été blessés hier dimanche en matinée lors d’affrontements avec l’armée d’occupation dans la localité de Beit Ummar, au nord de Hebron. Les forces d’occupation ont envahi la localité, effectuant de multiples perquisitions et arrestations. Face à la résistance des jeunes de la localité, les militaires ont tiré des balles acier-caoutchouc, des stun-grenades et des cartouches lacrymogènes.

La tour de surveillance israélienne surplombant le village Beit Ummar

La tour de surveillance israélienne surplombant le village Beit Ummar (archive)

Un groupe de quatre Palestiniens a été repéré par des soldats israéliens à la barrière isolant la bande de Gaza. Les militaires ont ouvert le feu, tuant trois d’entre eux. Les Israéliens disent avoir retrouvé une caméra, une hache, un masque à oxygène, une paire de pinces, des gants et deux bouteilles d’essence et parlent de « tentative d’infiltration ». Le ministère de la Santé de Gaza a confirmé l’identité de deux Palestiniens tués: Bahaa Rahmane Qoudeih (23 ans) et Mohammed Abou Reyda (20 ans), ajoutant qu’ils avaient été abattus alors qu’ils s’approchaient de la zone frontalière. La politique israélienne est d’abattre toute personne approchant de la barrière, sans qu’il soit besoin de quelque indication de menace.

Les Palestiniens ont encore mis le feu hier à des pneu pour gêner la vue des soldats et snipers israéliens

Les Palestiniens ont encore mis le feu hier à des pneu pour gêner la vue des soldats et snipers israéliens

Hier vendredi, des milliers de Palestiniens se sont rendus dans cinq endroits différents le long de la frontière entre l’est de la bande de Gaza et Israël, ont brûlé des pneus et affronté les soldats israéliens stationnés à la frontière. Plus de 1.000 d’entre eux ont été blessés par balles réelles, balles de métal recouvertes de caoutchouc, shrapnel et gaz lacrymogène. Ce sixième vendredi consécutif de mobilisation fait partie des rassemblements sous le nom de « la Grande marche du retour » qui a commencé le 30 mars et qui devraient se poursuivre jusqu’au 15 mai, jour de la Nakba ou « Jour de la Catastrophe ».

Hier vendredi à Gaza

Hier vendredi à Gaza

Un adolescent palestinien touché par des tirs de l’armée israélienne hier vendredi le long de barrière de la bande de Gaza a succombé à ses blessures aujourd’hui samedi. Cela porte à quatre le nombre de Palestiniens tués par les militaires israéliens au cours de cette nouvelle journée de manifestation pour le droit au retour, auxquels s’ajoutent quelque 600 blessés.

Le bilan est de plus de 40 morts en quatre semaines de manifestations mais aussi des milliers de blessés, dont au moins 2000 par balles. Sur le terrain, les médecins font eux le constat répété de blessures sévères: de très grosses lésions, inhabituellement très étendues. Le point d’entrée est assez petit et le point de sortie est extrêmement large. Il y a des déchirures multiples, des os pulvérisés qui sont multi-fragmentés. Nombreux sont les blessés qui pourraient rester handicapés à vie.

Evacuation d’un blessé de la 5e Marche du Retour

Evacuation d'un blessé de la 5e Marche du Retour

Des milliers de Gazaouis ont à nouveau convergé vendredi vers la frontière pour revendiquer le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont du fuir en 1948. Deux Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens lors de ce quatrième vendredi consécutif de mobilisation massive dans le territoire.

Ahmad Nabil Abou Aqeb, 25 ans, a été atteint d’une balle dans la tête à l’est de Jabalia, dans le nord de l’enclave. Ahmad Rashad al-Athamneh, 24 ans, a été atteint par balle dans le nord de l’enclave. Il est le 36ème Palestinien tué par des tirs israéliens depuis le début, le 30 mars, de ce mouvement de protestation appelé « marche du retour ».

A Gaza ce vendredi

A Gaza ce vendredi

De nouveaux heurts, qui ont coûté la vie à un Palestinien, ont éclaté vendredi à la frontière de la bande de Gaza pour le troisième vendredi consécutif, après des violences meurtrières ces deux dernières semaines. Islam Herzallah, 28 ans, a été atteint par des tirs israéliens à l’est de la ville de Gaza et transporté dans un hôpital où il est décédé. Plus de 120 Palestiniens ont été blessés par balles et 400 autres ont dû être soignés à la suite notamment de suffocations provoquées par des grenades lacrymogènes. Parmi les blessés par balles figurent deux journalistes, a indiqué le syndicat des journalistes palestiniens, une semaine après la mort de l’un de leurs confrères. Depuis le début des protestations, 34 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes.

A Gaza ce vendredi

A Gaza ce vendredi

Plusieurs organisations et collectifs appellent mercredi 11 avril à Toulouse à un rassemblement de soutien à la libération de toutes et tous les prisonniers palestiniens. Plusieurs prisonniers seront mis en avant, notamment Khalida Jarrar (voir ici), Ahmad Sa’adat et Georges Abdallah (voir ici).
Au programme, diffusion de musique palestinienne, distribution de tracts, atelier d’écriture aux prisonniers, prises de parole etc.

Rassemblement à Toulouse pour les prisonniers palestiniens

Rassemblement à Toulouse pour les prisonniers palestiniens