La police de la ville de Kitwe a affronté des dizaines d’ouvriers mineurs de la société Mopani (anciennement Mine Contractor) qui ont pris d’assaut les bureaux de la mine, le long de la rue centrale de la ville, pour réclamer leur prime de départ. Les anciens mineurs dénonçaient des critères retenus par Mopani pour sélectionner les personnes éligibles à cette prime. Hier, lundi 29 septembre, ils ont marché vers les bureaux de Mopani vers 09h00 où ils ont demandé à être reçus par la direction, mais la police en tenue anti-émeute est rapidement venue les disperser. Les mineurs ont résisté et caillassé les policiers, avant d’aller protester auprès de responsables du Syndicat des mineurs de Zambie (MUZ). Aucune arrestation n’avait été effectuée.

Les affrontements de Kitwe

 

Une étudiante de quatrième année de la principale université de Zambie est décédée vendredi à l’aube, suite à des affrontements entre des étudiants et la police. Les étudiants de l’Université de Zambie, l’UNZA, organisent des manifestations contre le retard des indemnités de repas et d’hébergement. La police a tiré des cartouches de gaz lacrymogène dans la résidence majoritairement occupée par des étudiantes, forçant les étudiants à sauter par la fenêtre. Vespers Shimuzhila, étudiante à l’École de l’éducation, est morte asphyxiée suite à cet usage massif de bombes lacrymogènes par la police. Depuis, des étudiants ont bloqué des routes.

Vespers Shimuzhila

Vespers Shimuzhila

La Copperbelt University à Kitwe est paralysée par une grève des enseignants. Les étudiants, vêtus de noir, sont descendus dans les rues pour que les autorités débloquent la situation. Ils ont brûlé des pneus et ont bloqué les routes vers 10h30. Les policiers ont d’abord été débordés par les étudiants qui les caillassaient, malgré les tirs de grenades lacrymogènes. Après les renforts de l’escouade anti-criminalité, ils ont repris le contrôle de la situation et arrêté plus de 100 étudiants.

Les manifestants étudiants Jambo Drive, à Kitwe

Les manifestants étudiants Jambo Drive, à Kitwe

Le groupe sud-africain Shoprite qui avait licencié 3000 employés en Zambie en début de semaine, a annoncé ce vendredi les avoir réintégrés. Les dirigeants disent avoir fait l’objet de pression de la part du gouvernement qui aurait menacé Shoprite de révoquer son permis commercial si elle procédait à ces licenciements. La Zambie est le pays qui compte le plus de magasins (21) du distributeur dont le siège social est à Cape Town et qui logiquement pèse sur le marché de l’emploi. Konkola Copper Mines Plc, la filiale en Zambie de Vendeta Resources Plc, avait annoncé au mois de mai son intention de renvoyer 2000 employés et à la suite des discussions avec le gouvernement, l’entreprise était également revenu sur sa décision.

La chaîne de magasins sud- africains Shoprite Checkers a décidé de renvoyer plus de 3.000 de ses employés de ses magasins en Zambie parce qu’ils s’étaient mis en grève lundi pour demander une augmentation de salaire. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a déclaré que le gouvernement n’a pas validé le licenciement des employés.

Piquet de grève chez Shoprite à Lusaka

Piquet de grève chez Shoprite à Lusaka

Les mineurs se sont révoltés samedi dans la mine de charbon de la compagnie chinoise Collum Coal, située à Sinazongwe, à 325 km au sud de Lusaka, pour protester contre un retard à instaurer un salaire minimum. Un responsable chinois a été tué par un chariot lancé sur lui par des mineurs au moment où il courait se réfugier sous terre. Il est mort sur le coup et un autre manager, également chinois, a été blessé. Les conflits sont récurrents dans cette mine réputées pour des conditions de travail dures et dangereuses. Les mineurs y sont payés 80$ par mois alors que le salaire minimal en Zambie est de 205$, et les managers mènent une politique anti-syndicale très agressive. En 2010 deux managers chinois de la même mine avaient été poursuivis en justice pour tentative de meurtre après d’avoir tiré sur des mineurs qui manifestaient, faisant onze blessés.

Zambie: Emeute ouvrière meurtrière