Ce 19 avril, 40 opposant.es politiques ont lourdement été condamné.es à des peines allant de 13 à 66 ans de prison, sans défense ni débat, les avocats des accusé.es n’ayant pas pu plaider lors des audiences. Le président Kaïs Saïed veut faire taire toute contestation, quitte à piétiner la liberté d’expression. Sur le banc des condamné.es : militant·es, avocat·es, figures de partis, tous.tes accusé·es de « complot contre la sûreté de l’État » ou d’« appartenance à un groupe terroriste ». En réalité, ils et elles ont osé critiquer Kaïs Saïed, qui a pris les pleins pouvoirs depuis 2021. Depuis, le régime procède à des arrestations, des exils forcés, des procès expéditifs. Ne pouvant être entendu.es, plusieurs accusé.es avaient entamé une grève de la faim pour réclamer ce droit élémentaire, en vain. L’homme d’affaires Kamel Eltaief a reçu la plus lourde peine : 66 ans de prison. Ensuite, l’homme politique Khayem Turki a été condamné à 48 ans ; et Noureddine Bhiri, membre du parti islamiste Ennahdha, également ancien ministre de la Justice et député, a été condamné à 43 ans de prison. Les autres peines varient entre 33, 18, 13 et 10 à 4 ans de prison pour des prévenu.es qui sont, pour la plupart, encore en liberté, en fuite ou qui résident à l’étranger.