Dimanche en fin de matinée, les affrontements ont repris dans certains quartiers de la ville, les jeunes lançant des pierres, les policiers tirant des gaz lacrymogènes. Un couvre feu nocturne a été décrété samedi par les autorités dans la localité, où les premiers heurts avaient éclaté après la publication de listes de recrutements à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur de la région. Quelque 3.000 chômeurs d’Om Larayes avaient postulé pour le concours, où 605 personnes ont été admises. Dans cette région de mines de phosphates, le taux de chômage dépasse largement les 19% de la moyenne nationale et la CPG reste quasiment l’unique pourvoyeur d’emploi. Au total, quelque 28.000 chômeurs ont postulé pour 4.000 recrutements effectués par le Groupe chimique tunisien (maison mère de la CPG) et sa filiale, qui ont étalé les résultats sur plusieurs semaines pour éviter les incidents.
D’autres manifestants avaient bloqués des voies conduisant au port de Radès au niveau de la cité El Milaha et à la zone pétrolière par des camions, ont menacé d’incendier les véhicules en signe de protestation contre leur non admission dans le concours de recrutement du ministère du Transport. Les jeunes ont aussi mis le feu dans quelques bonbonnes de gaz et ont jeté des cocktails molotov avant qu’ils ne soient dispersés par les agents des unités d’intervention qui ont fait usage du gaz lacrymogène. Deux jeunes ont été arrêtés.