La police turque a dispersé par la force, lundi, quelques milliers de manifestantes et manifestants qui défilaient à Istanbul pour demander la « fin de l’impunité » pour les auteurs de violences contre les femmes. Des policiers ont utilisé du gaz lacrymogène et tiré des balles en plastique pour repousser les manifestants, pour la plupart des femmes, qui tentaient de remonter une avenue au cœur d’Istanbul. Environ 2.000 personnes s’étaient auparavant rassemblées sur une placette non loin, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, brandissant des pancartes demandant « la fin de l’impunité » ou sur lesquelles on pouvait lire les noms de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en Turquie. Après ce rassemblement dans le calme, le cortège a commencé à remonter l’avenue Istiklal, mais a été rapidement bloqué par un mur de boucliers de la police anti-émeutes. Ces dernières semaines, la Turquie a été secouée par plusieurs cas très médiatisée de femmes tuées par des hommes, notamment le meurtre d’Emine Bulut, tuée en public sous les yeux de sa fille de 10 ans par son ex-mari. Un total de 378 femmes ont été tuées en Turquie depuis le début de l’année, selon le groupe de défense des droits des femmes. En 2018, on en comptait 440, contre 121 en 2011.

La répression de la manifestation de lundi