Une plainte a été déposée jeudi 18 janvier contre Scott Warren, un des organisateurs du groupe d’aide aux migrants No More Deaths. Il est accusé d’avoir introduit et hébergé des sans-papiers dans l’Arizona. La veille, il avait reçu la visite de la police des frontières à son domicile où il a été trouvé en compagnie de deux immigrés. Au total, huit humanitaires du groupe sont poursuivis pour des crimes et délits fédéraux.
Cette plainte intervient quelques heures après la publication d’un rapport, édité conjointement par No More Deaths et la Coalition de Derechos Humanos, accusant les gardes-frontières américains d’enlever systématiquement les bidons d’eau laissés dans le désert par les humanitaires. Le document rapporte que les agents détruisent les fournitures laissées dans le désert d’Arizona, condamnant les gens à mourir de soif. Une pratique qui n’est pas un comportement déviant de quelques agents des patrouilles frontalières, mais une méthode faisant système dans les régions frontalières, selon les soutiens aux migrants. Au moins 7209 personnes ont perdu la vie dans le passage de la frontière mexicaine ces vingt dernières années, près de la moitié dans le désert. Une route de plus en plus empruntée avec le durcissement des politiques migratoires aux États-Unis. La militarisation de la frontière poussant les migrants à emprunter ce chemin périlleux date de l’époque du président Bill Clinton. Elle a été poursuivie par toutes les administrations depuis.
Policier détruisant un stock d’eau laissé par les humanitaires