Le personnel des chemins de fer aux USA, considéré comme essentiel, a travaillé pendant toute la durée de la pandémie. Au même moment, les entreprises de chemins de fer ont introduit un nouveau système qui a augmenté les exigences en matière de temps de travail tout en réduisant la main-d’œuvre de 40 000 emplois. Les salarié.e.s devaient se rendre au travail lorsqu’ils étaient appelés, même lorsqu’ils étaient malades, sous peine d’être sanctionnés ou même licenciés. Les négociations pour le renouvellement du contrat étaient dans l’impasse et les syndicats menaçaient d’une grève. Biden a agité la menace d’une paralysie de l’économie et invoqué la loi sur le travail dans les chemins de fer, le Railway Labor Act, qui donne au président et au Congrès le pouvoir d’intervenir dans les négociations et les grèves des syndicats ferroviaires.
Le Congrès américain a donc adopté une loi, signée par Biden, rendant la grève illégale et imposant un « accord » qui augmente les salaires des 135 000 salarié.e.s du secteur mais qui leur refuse des jours de congé-maladie payé. Le droit à des congés-maladie était la principale revendication des travailleur.e.s du rail. Après avoir voté pour imposer le contrat, la Chambre a également voté pour accorder sept jours de congé maladie, ce qui n’était qu’un rideau de fumée puisqu’il était clair que ce projet serait rejeté par un Sénat encore plus réactionnaire. Il y a vingt ans, le profit moyen des chemins de fer était de 15 %, aujourd’hui il est de 41 %, et à mesure que les profits des chemins de fer augmentaient, le cours de leurs actions progressait de 30 à 60 % ainsi que les dividendes versés aux actionnaires.