Ce lundi, quelques heures avant le second anniversaire du meurtre de Michael Brown par un policier à Ferguson, le Ministère de la Justice (Department of Justice, DoJ) américain a détaillé le fonctionnement du nouveau système de comptabilisation des morts « liées à l’intervention d’un membre des forces de l’ordre ». Le système précédent était relativement absurde: le FBI se contentait de prendre note des dossiers que les agences locales lui transmettaient volontairement. Pour imaginer à quel point ça ne fonctionnait pas, sur les 105 plus grosses agences locales (sur près de 20.000), 550 homicides n’ont pas été comptabilisés entre 2007 et 2012.
Le nouveau système est inspiré de ‘The Counted’, un projet de comptabilisation indépendant mené par le journal britannique The Guardian. Les 19.450 agences de maintien de l’ordre états-uniennes devront faire des rapports trimestriels indiquant lieu, date, ce qui a provoqué la mort, le comportement de la victime avant sa mort, la raison initiale de l’intervention de la police, ainsi que l’age, le genre et la couleur de peau de la victime. Si une agence ne communique pas, elle s’exposera à une perte de 10% de ses financements. Les médecins et enquêteurs qui ont à faire à des corps de personnes abattues par des policiers devront également rapporter au DoJ.
Ferguson, le 10 août 2015